QUELLES SONT LES ORIGINES DE NOS COMPORTEMENTS

Le cerveau est le centre du système nerveux, capable d’intégrer les informations, de contrôler le corps et d’assurer les fonctions cognitives.


Pourquoi réagissons-nous parfois de manière instinctive, presque animale… et d’autres fois avec réflexion ou émotion ?

D’où viennent nos élans, nos blocages, nos décisions soudaines ou nos hésitations profondes ?


Pour répondre à ces questions, les neurosciences ont exploré les mystères du cerveau, ce chef d’orchestre silencieux qui régit autant nos pensées que nos sensations.



LE CERVEAU TRI-UNIQUE

Parmi les théories les plus inspirantes figure celle du cerveau tri-unique, proposée en 1969 par le neurobiologiste Paul MacLean. Il y décrit trois “cerveaux” complémentaires, qui se sont développés au fil de l’évolution et cohabitent encore aujourd’hui en chacun de nous.


Chacun de ces cerveaux a sa voix propre, sa manière d’interpréter le monde et d’y réagir.

Ensemble, ils façonnent nos comportements, parfois de façon harmonieuse… parfois en tiraillement.


Pensée comme une passerelle douce entre science et vécu intérieur, cette approche s’adresse à toutes celles et ceux qui ressentent intensément, qui veulent comprendre leurs automatismes, apprivoiser leurs émotions, se relier à eux-mêmes sans se juger. Elle invite à porter un regard plus humain, plus lucide… et profondément sensible sur ce qui nous anime.


« On se prend souvent pour quelqu'un, alors qu'au fond, on est plusieurs… »
Raymond Devos

  • REPTILIEN  >  Instinctif

C’est le plus ancien. Les tout premiers reptiles étaient régis par un cerveau constitué de structures globalement similaires à cette partie du cerveau humain, d’où son appellation insolite. Situé en profondeur, il est composé du tronc cérébral et du cervelet.


Il est dit « primaire » car indispensable pour assurer :

  • Les fonctions du corps (respiration, équilibre, température, rythme cardiaque, tension artérielle...)
  • Les besoins naturels (faim, soif, sommeil, se reproduire…)
  • L’instinct de survie (détecter les dangers, agressivité ou fuite face à une menace…)

Le cerveau reptilien est le siège des réflexes et comportements automatiques.


Sa mémoire limitée ne lui permet pas de s'adapter, d'évoluer ou de se perfectionner. Un stimulus ou une situation identiques entraînera toujours la réponse qu’il avait programmé la toute première fois.


Il n’a aucune notion du temps. Ainsi même les expériences vécues durant l’enfance restent stockées là, considérées comme actuelles. Il vit le changement comme un traumatisme.


Confronté à une situation stressante, il peut prendre le dessus sur les deux autres cerveaux, ce qui entraîne des décisions impulsives.


Son unique objectif est de protéger l’individu tout au long de sa vie.

Il se montre assez rigide, pessimiste et parfois irrationnel en voulant poursuivre sa mission de protection. Les comportements qu’il engendre peuvent être source de conflits intérieurs.

Il est à l’origine de nos addictions et compulsions.


Il fait partie de l’inconscient.


Chez certaines personnes, il génère des comportements préjudiciables :

  • besoin constant de se référer à une autorité supérieure sans prise d'initiative, intégrer une secte...
  • assouvir des envies incontrôlables (achats compulsifs, tocs…), avoir des superstitions
  • impossibilité d'effectuer les changements désirés

Pour info: nos rêves prendraient leur source dans le cerveau reptilien même s’ils seraient par la suite en grande partie retraités par les deux autres.

  • LIMBIQUE  >  Émotionnel

Suite à une longue évolution des reptiles, les premiers mammifères sont apparus sur terre. Ils étaient dotés de ce cerveau à l’origine des sentiments d'affection propres à l'espèce. Chez l’humain, qui est aussi un mammifère, cette partie comprend principalement l’hippocampe, l’amygdale et l’hypothalamus.


Il a la capacité de :

  • mémoriser (sur le long terme)
  • générer les émotions
  • déclencher les réactions d’alarme du stress
  • établir des jugements de valeur (souvent inconscients)
  • filtrer ce que nous pensons possible ou non dans la vie

Le cerveau limbique régit la mémoire, les émotions et les croyances.


Les apprentissages sont difficiles pour lui, il préfère les données simples.

Il analyse les situations et évènements vécus (souvenirs) et les associe à des émotions agréables ou désagréables. Il crée ainsi une mémoire émotionnelle et peut agir sur les comportements si nécessaire.


Selon les moments et les expériences de la vie, il peut s’allier avec le reptilien ou le néocortex.


Il agit à un niveau inconscient.

  • NÉOCORTEX  >  Cognitif

Dernier né de l’évolution, il est apparu chez nos lointains ancêtres, les Australopithèques africains, premiers mammifères à devenir bipèdes.   Se mettre debout nécessitait un développement accru de cette structure située en périphérie du cerveau. 


Il intervient dans :

  • Le raisonnement logique
  • La mémoire associative et comparative
  • La conscience de soi
  • Le langage et l’écriture
  • L’imagination

Le Néocortex est le centre de la réflexion et de la conscience.


Il apprend et évolue sans cesse. Il peut analyser, faire des comparaisons, et même avoir des pensées abstraites. C’est grâce à lui que chaque être humain sait qu’il est unique parmi les autres et se définit par « je ».

Il crée aussi l’impression de distance ainsi que la sensation de « temps » : passé, présent, futur.


Il est la seule partie consciente.

 L’ÉVOLUTION EN MÉMOIRE

De toute évidence, les reptiles et les mammifères ont considérablement évolués en plusieurs millions d’années.

Comme tous les vertébrés, ils ont développé des structures cérébrales équivalentes à celles des humains. Ils sont donc intelligents et dotés de sentiments à des degrés différents selon les espèces.

RÉSISTANCE FACE AU CHANGEMENT
Le cerveau reptilien trouve sa sécurité dans la routine. Pour lui, tout changement est une menace, vécue comme un petit traumatisme.
Tant que ses objectifs sont alignés avec ceux du cerveau limbique, tout fonctionne sans conflit.
C’est pourquoi nous restons souvent attachés à certaines habitudes, même lorsqu’elles nous pèsent ou nous freinent.

Mais quand le désir de changement émerge — porté par la réflexion du néocortex et les élans du cœur limbique — le reptilien, lui, entre en résistance.

Il enclenche un dialogue intérieur négatif :
    « Tu ne vas pas y arriver. »
    « Tu n’y es jamais parvenu. »
    « Ce n’est pas pour toi. »

Il tente d’effrayer le limbique, de le rallier à nouveau à sa quête de sécurité… pour empêcher l’évolution.

Pour dépasser cette opposition sans mal-être, il est essentiel de réconcilier le dialogue intérieur :
  •  Entre la partie consciente (le néocortex)
  •  Et les parties inconscientes (reptilien et limbique)
L’hypnose est un outil puissant pour établir cette communication en douceur, apaiser les résistances,
et permettre au changement d’émerger naturellement.


EN CONCLUSION
Comprendre les rouages subtils de notre cerveau, c’est poser un regard plus doux sur soi-même.
Ce n’est pas “être trop sensible” ou “trop compliqué”… c’est souvent juste que nos trois voix intérieures ne sont pas encore pleinement accordées.

Ce dialogue entre l’instinct, l’émotion et la raison est au cœur de notre humanité.

Il ne s’agit pas de “changer qui l’on est”, mais plutôt d’apaiser les conflits intérieurs, de retrouver l’alignement,
et de s’autoriser à évoluer… sans se juger.

L’hypnose peut être un pont entre ces dimensions. Une main tendue, douce et lucide, pour que la transformation ne soit plus un combat, mais une naissance intérieure.